L’analyse des chercheurs pointe également certains aspects moins favorables. La première de ces « faiblesses » (weaknesses) est la portée limitée des innovations d’Adidas en faveur de la production responsable, des initiatives qui ne concernent que les chaussures et un nombre très réduit de modèles (Ultra Boost, Futurecraft…), au coût souvent élevé et donc inaccessible au plus grand nombre. Les récentes critiques, par des médias spécialisés ou des acteurs environnementaux, des opérations de promotion de certains modèles Adidas « vertueux » (Future Craft, nouvelle Stan Smith) soulignaient d’ailleurs l’écart important entre la communication autour de ces produits et la signification ou la portée réelle en termes de production responsable globale de l’équipementier. Sur ce sujet, la comparaison avec Nike, le grand rival, est révélatrice : ce dernier a élargi sa démarche à certains de ses vêtements et accessoires, acquérant éventuellement des marques plus avancées (Umbro, Hurley).

La seconde critique approfondit cette perspective concurrentielle : si Adidas a une certaine antériorité dans la démarche de production responsable, elle n’est plus seule à pouvoir une démarche centrée sur la production responsable sur les plans environnementaux ou sociétaux. Rattrapée sur cette problématique par ses principaux rivaux – Nike encore lui, New Balance, Under Armor sont aussi sur ce créneau –, l’équipementier doit redoubler d’efforts s’il veut rester dans la course. L’élargissement de cette dynamique responsable à toute sa gamme irait naturellement dans ce sens et bénéficierait non seulement au « centenaire bavarois » mais aussi à l’ensemble de ce secteur industriel : avec un volume de production annuel de plusieurs centaines de millions de chaussures, de vêtements et d’accessoire, l’effet de levier sur la production responsable serait décisif et permettrait à Adidas de mener la course en tête.

 

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